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La Mort et L'agonie

اسلاميات
Episode de l’émission ‘Tareek Al-Hedaya’ : La Voie de la Guidance

Episode de l’émission ‘Tareek Al-Hedaya’ : La Voie de la Guidance

Les versets sur la mort et l’agonie dans le Saint Coran

Par Dr. Mohamed Hedaya

«  Toute âme goûtera la mort. Mais c’est seulement au Jour de la Résurrection que vous recevrez votre entière rétribution. Quiconque donc est écarté du Feu et introduit au Paradis, a certes réussi. Et la vie présente n’est qu’un objet de jouissance trompeuse. » (Al-‘Imrân, v. 185). Ce verset coranique sera l’objet de cet épisode.

Mais avant de commencer sur ce verset, le présentateur soulève la question des attaques des orientalistes portant sur les paroles d’Allah –qu’Il soit exalté : « Allah vous met en garde à l’égard de Lui-même » (Ici « nafsouh » se traduit par « Lui-même », mais le mot « nafs » signifie aussi  âme).  Les orientalistes se servent de ce verset pour attaquer le Coran. Ils traduisent « nafsouh » ici par Son âme. Ainsi Ils prétendent que puisqu’Allah a dit que toute âme goûtera la mort, cela s’applique aussi à Lui-même. Dr.Hedaya répond ainsi :

Les paroles d’Allah sont véridiques lorsqu’Il dit : « Toute âme goûtera la mort. », ou « Allah vous met en garde à l’égard de Lui-même », de même que les paroles de Jésus à la fin de la sourate « La table servie »: « Tu sais ce qu’il y a en moi, et je ne sais pas ce qu’il y a en Toi (fi nafsik). » Pour couper court aux allégations des orientalistes, rappelons que ce différend n’est pas récent et qu’il apparut dès le début de la révélation du Coran et qu’il fut à l’origine de différents courants et écoles de pensées. Les allégations des orientalistes s’inscrivent dans cette même optique des tentatives anciennes de tous ceux qui, comme par exemple les partisans de l’anthropomorphisme, cherchèrent sans succès à s’opposer à la communauté (ahl as Sunnah wa al-jamâ’ah) en introduisant une lecture erronée du Coran. Les partisans de l’anthropomorphisme interprétaient le verset « la main d’Allah est au dessus de leurs mains » (Al-Fath ‘La victoire éclatante’ : 10) en attribuant à Allah des caractéristiques humaines (des mains). Mais toutes ces tentatives échouèrent. Il reste qu’il est important de considérer le Coran comme un tout (et éviter de sortir les versets de leur contexte). Les vrais croyants ne prêtent pas l’oreille à ces voix perverses et savent qu’Allah est comme le dit le verset 11 de la sourate Ach-Choûrâ « La consultation » : « Il n’y a rien qui Lui ressemble ». C’est Allah qui a révélé le Coran dans lequel Il s’exprime comme Il veut. A ceux qui se permettent de tels commentaires, nous disons : puisque vous ne croyez pas en ce Coran, vous n’êtes pas aptes à le commenter. Et lorsque Allah dit : « Allah vous met en garde à l’égard de Lui-même », cela ne signifie pas qu’Allah a une « nafs » ou âme comme n’importe quelle âme. Quand Le Prophète (BP sur lui) fut interrogé s’il vit le Seigneur durant le mi’râj (l’ascension au ciel), il dit : « Lumière, comment puis-je Le voir ? » Il ne faut donc pas attribuer à Allah de caractéristiques humaines (des mains ou des yeux) mais il faut savoir qu’« il n’y a rien qui Lui ressemble ». Et  la signification de l’expression « la main d’Allah » diffère selon la personne qu’elle touche : elle est miséricorde avec le croyant mais  punitive avec le non-croyant.

Le verset « Toute âme goûtera la mort.  » contient un décret divin : lors de la création, Allah décréta un délai (une durée de vie) à chaque créature. Ce verset décrète la mort, destruction ou disparition de tout être vivant qu’il soit humain, djinn, animal ou végétal. Les anges entendirent ce décret et il semble qu’ils s’en réjouirent et dirent : ceci est pour les habitants de la terre. C’est alors qu’ils entendirent les paroles d’Allah : «Tout ce qui est sur elle [la terre] doit disparaître» (Ar-Rahmân ‘Le Tout Miséricordieux’ : 26). Alors ils comprirent qu’ils allaient mourir et ils l’acceptèrent. Et le décret divin est suivi de l’assurance de Sa présence et de Sa grandeur dans les versets suivants : « Tout doit périr, sauf Son Visage (Le récit : 88), ainsi que « 26 .Tout ce qui est sur elle [la terre] doit disparaître, 27. [Seule] subsistera La Face [Wajh] de ton Seigneur, plein de majesté et de noblesse. » (Ar-RahmânLe Tout Miséricordieux’), ou encore : « Dis: «La mort que vous fuyez va certes vous rencontrer. Ensuite vous serez ramenés à Celui qui connaît parfaitement le monde Invisible et le monde visible ».) Al-Joumou’a ‘Le vendredi’ : 8). Le verset  « Toute âme goûtera la mort. » décrète donc que toute créature (et même l’Ange de la mort et la mort elle-même) est destinée à mourir, pour que ne reste qu’Allah, dont l’un des noms est Le Dernier (Allah est aussi Le Premier).

Et le fait que l’âme goûte la mort suggère que l’âme subsiste, puisqu’elle goûte la mort. Lorsque l’âme quitte le corps, le corps meurt, mais pas l’âme. L’âme quitte aussi le corps pendant le sommeil sans qu’il n’y ait mort. «Allah reçoit les âmes au moment de leur mort ainsi que celles qui ne meurent pas au cours de leur sommeil. Il retient celles à qui Il a décrété la mort, tandis qu’Il renvoie les autres jusqu’à un terme fixé. ». (Les groupes : 42)

Et l’âme est un mystère que seul Allah détient. Le Messager (BP sur lui) a dit : « Lorsque l’âme de l’esclave croyant sort, deux anges la font monter au ciel, et comme une odeur parfumée avec du musc l’accompagne lors de son ascension, les autres anges disent : une âme bonne est venue de la terre, la prière d’Allah soit sur toi et sur le corps que tu habitais. » Alors le Messager (BP sur lui) se réjouit. Par contre l’âme de l’incroyant monte, et sa puanteur est telle que lorsqu’il l’évoqua, le Messager (BP sur lui) mit son châle sur son nez comme s’il la sentait. Lorsque l’âme sort, reste le corps qui se décompose. Mais les corps des prophètes, des hommes saints et des martyrs ne se décomposent pas. Le Prophète (BP sur lui) a dit : « Allah – qu’Il soit exalté – a interdit à la terre de dévorer les corps des prophètes, des saints et des martyrs. »

Les devoirs du malade en cas de maladie grave et au moment de l’agonie

Nous allons tous mourir, et la maladie ou l’agonie qui précède la mort est une grâce d’Allah – qu’Il soit exalté. La mort subite et inattendue, par contre, ne laisse pas à l’homme l’occasion de se préparer. Tout malade doit donc se préparer, car la maladie est plus proche de la mort que la bonne santé, et il n’y a pas d’âge pour mourir. Certains dirigent le corps de l’agonisant vers la Qibla se référant à un hadith inexistant à ce propos. Un autre leur demande de réciter la sourate de Yassine auprès de l’agonisant ! Ceci est totalement inexact. Voici les devoirs du malade :

La pureté : Le malade doit se rappeler Allah – qu’Il soit exalté –  en répétant la profession de foi « la ilaha illa llah  Mohammad rassulu llah» et  les invocations «la ilaha illa llah  subhana llah oua al-hamdou lillah la ilaha illa llah oua la haoulah oua la quowwata illa billah ».  Et le malade doit être en état de pureté corporelle pour réciter ces invocations. Il doit faire ses ablutions s’il le peut, sinon la purification à sec (tayammoum). La pureté est très importante et c’est pourquoi la communauté des musulmans est aussi appelée « nation de la pureté ». Le tayammoum facilite la purification et permet de mettre l’accent sur le fait que l’ablution (tout comme le tayammoum) est réellement un moyen de purification, et non pas un simple nettoyage. (Puisqu’au niveau purement matériel, se frotter certaines parties du corps avec de la terre, n’est pas à proprement dit un nettoyage.)

Le tayammoum consiste à se frotter le visage et les mains, et pas le corps. Le Prophète (BP sur lui) a dit au sujet de l’ablution: « Les fautes sortent des membres avec la dernière goutte d’eau. » Le malade doit donc revenir vers son Seigneur et comprendre qu’un des points les plus importants dans la religion est l’ablution comme le montre ce hadith : Le Prophète (BP sur lui) dit à ses amis : « O Bilâl, par ce que tu as fait, tu m’as devancé au Paradis. » Alors Bilâl se réjouit et le Prophète dit : «  Je n’ai pas vu le Paradis sans entendre tes cliquetis (claquements des sandales). » Le Prophète (BP sur lui) a dit : « J’ai vu un palais d’or au Paradis et j’ai demandé pour qui est ce palais ? Les anges ont répondu : — Pour un arabe. Le Prophète (BP sur lui) a dit : — Je suis arabe, pour qui est ce palais. Il dirent : — Pour un homme de Quraïch. Il dit : — Je suis qurayshite. Pour qui est ce palais ? Il dirent : — Pour un homme de la nation de Mohammed. Il dit : — Je suis Mohammed. Pour qui est ce palais ? Ils dirent : — Pour ‘Omar Ibn Al-Khattâb. Puis le Messager (BP sur lui)  se mit à rire. Alors Bilâl dit : « Je n’ai jamais appelé à la prière sans prier deux rak’ah, et je ne suis jamais tombé en état d’impureté sans faire mes ablutions et prier deux rak’ah que je dois à Allah. Alors le Messager (BP sur lui)  dit : « C’est grâce à ces deux-là, ô Bilâl !» (grâce à ces deux rak’ah que tu entres au Paradis). Naturellement Le Prophète (BP sur lui) n’a pas demandé pour qui est le palais parce qu’il le voulait pour lui-même, mais parce qu’il voulait savoir le nom de cet arabe qurayshite qu’il devait bien connaître puisque lui-même était arabe qurayshite. De plus, il ressort de ce hadith que toutes les œuvres de l’homme sont grandes aux yeux d’Allah (comme ces deux rak’ah que Bilâl, de part sa foi profonde, considère devoir à Allah). Et s’il est donc recommandé de rester en état de pureté lorsqu’on est en bonne santé, cela est d’autant plus recommandé pendant la maladie ou l’agonie. Il faut donc nous inciter les uns les autres à rester toujours en état de pureté, car c’est ainsi que l’on se rapproche d’Allah – qu’Il soit exalté –  et de Ses Anges.

Evoquez Allah le plus souvent possible « Ô vous qui croyez! Evoquez Allah d’une façon abondante, et glorifiez-Le à la pointe et au déclin du jour.  C’est Lui qui prie sur vous, – ainsi que Ses Anges -, afin qu’Il vous fasse sortir des ténèbres à la lumière; et Il est Miséricordieux envers les croyants. » (Al-‘Ahzab ‘Les coalisés’ : 41, 42, 43) L’évocation et la glorification  rapproche les musulmans des prophètes. Les musulmans jouissent ainsi des prières d’Allah – qu’Il soit exalté –  et de Ses Anges puisqu’ils sont alors en compagnie du Prophète. . « Certes, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète; ô vous qui croyez priez sur lui et adressez [lui] vos salutations. » (Al-‘Ahzab ‘Les coalisés’ : 56) Il est donc souhaitable que le  mourant soit dans cet état avant de retourner vers son Créateur.

Dans un hadith rapporté dans Sahîh Muslim par Ibn Charîh Ibn Hâni, par Abou Horayrah – qu’Allah soit satisfait de lui – le Prophète (BP sur lui) a dit : « Qui aime la rencontre d’Allah (après la mort), Allah aime sa rencontre. Et qui hait la rencontre d’Allah, Allah hait sa rencontre. Alors je suis allé voir ‘Aichah et je lui ai dit : O Mère des croyants, j’ai entendu Abou Horayrah citer un hadith du Messager d’Allah, et s’il en est ainsi, nous sommes perdus. Elle dit : Est perdu celui à qui s’appliquent les paroles du Messager d’Allah (BP sur lui), qu’est- ce Le Prophète (BP sur lui) a dit : « Qui aime la rencontre d’Allah (après la mort), Allah aime sa rencontre. Et qui hait la rencontre d’Allah, Allah hait sa rencontre. » Et personne n’aime la mort ! Alors elle dit : «  Certes le Messager d’Allah a dit cela, mais pas dans le sens où tu l’entends. Au moment où le regard devient fixe, la poitrine râle, la peau se crispe, les doigts ont des convulsions, à ce moment-là : Qui aime la rencontre d’Allah (après la mort), Allah aime sa rencontre. Et qui hait la rencontre d’Allah, Allah hait sa rencontre. » (Hadith rapporté dans les recueils de Muslim 2685, et Boukhârî 6507).

De même dans le hadith qudssî, Allah – qu’Il soit exalté –  dit : « Si mon serviteur aime à Me rencontrer, J’aime à le rencontrer, et s’il déteste Me rencontrer, Je déteste le rencontrer. » Bien sûr personne n’aime la mort, mais elle nous est imposée, comme cela est clair à travers le hadith qudssî  lorsqu’Allah s’adresse à l’âme en ces termes : « Sors ! Elle dit : je ne sors que contrainte et forcée. Allah – qu’Il soit exalté – dit : Sors quand même (même si tu le détestes.) » Et lorsque le Messager (BP sur lui)  vint voir Ibn ‘Abbâs qui était malade, celui-ci exprima qu’il souhaitait mourir en la présence du Prophète. Celui-ci lui dit : O mon oncle, ne souhaite pas la mort, car si tu es un homme de bien, rester en vie signifie encore plus de bien. Et si tu faisais le mal, tu te repens, et tu demandes pardon et tu cesses de faire le mal, et ceci est un bien pour toi. Et si tu y tiens vraiment, alors dit : O Allah, laisse moi en vie tant que la vie est un bien pour moi, et fais moi mourir si la mort est un repos pour moi. »

En général celui qui fait le mal ne souhaite pas la mort comme on peut le lire dans le Coran : « – Dis: «Si l’Ultime demeure auprès d’Allah est pour vous seuls, à l’exclusion des autres gens, souhaitez donc la mort [immédiate] si vous êtes véridiques!» Or, ils ne la souhaiteront jamais, sachant tout le mal qu’ils ont perpétré de leurs mains. Et Allah connaît bien les injustes. Et certes tu les trouveras les plus attachés à la vie [d’ici-bas], pire en cela que les Associateurs. Tel d’entre eux aimerait vivre mille ans. Mais une pareille longévité ne le sauvera pas du châtiment! Et Allah voit bien leurs actions. » (Al-Baqara ‘La vache’ : 94-96) ainsi que « Dis: «Ô vous qui pratiquez le judaïsme! Si vous prétendez être les bien-aimés d’Allah à l’exclusion des autres, souhaitez, donc la mort, si vous êtes véridiques». Or, ils ne la souhaiteront jamais, à cause de ce que leurs mains ont préparé. Allah cependant connaît bien les injustes. » (Al-Joumou’a ‘Le vendredi’ : 6, 7)

Et l’histoire de Bilâl – qu’Allah soit satisfait de lui – nous indique qu’il faut nous rapprocher d’Allah par des œuvres surérogatoires (naouâfil) comme le dit le hadith qudssî : « Rien ne fera rapprocher mon serviteur de Moi mieux que l’accomplissement de ce que Je lui ai prescrit, et puis mon esclave ne cesse de se rapprocher de Moi par des actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime ; et lorsque Je l’aime, Je suis son oreille grâce à laquelle il entend, son oeil grâce  auquel il voit, sa main avec laquelle il lutte, et s’il Me demande, Je lui accorde et s’il cherche Ma protection, Je le protège. »

Le malade ou le mourant doit donc rester en état de pureté, et évoquer Allah afin de se préparer à Sa rencontre. «Leur salutation au jour où ils Le rencontreront sera: «Salām» [paix]» (Al-‘Ahzab ‘Les coalisés’ : 44). Ainsi, tu es donc prêt à Sa rencontre. Tu dois t’y préparer car la mort est inéluctable. Le prophète (BP sur lui) a refusé de souhaiter la mort. Comment devrait-on considérer celui qui la souhaite ? Bienfaisant ou mauvais ? Il est généralement bienfaisant car aucun pécheur ne souhaite la mort : « – Dis: «Si l’Ultime demeure auprès d’Allah est pour vous seuls, à l’exclusion des autres gens, souhaitez donc la mort [immédiate] si vous êtes véridiques!». Or, ils ne la souhaiteront jamais, sachant tout le mal qu’ils ont perpétré de leurs mains. Et Allah connaît bien les injustes. » (Al Baqara ‘La Vache’ : 94-95) et dans un autre verset : « Dis: «Ô vous qui pratiquez le judaïsme! Si vous prétendez être les bien-aimés d’Allah à l’exclusion des autres, souhaitez, donc la mort, si vous êtes véridiques». 7. Or, ils ne la souhaiteront jamais, à cause de ce que leurs mains ont préparé. Allah cependant connaît bien les injustes. » (Al Joumou’a ‘Vendredi’ : 6-7).

Le malade doit demander pardon pour ses fautes et se repentir.

Le malade doit être pleinement satisfait et soumis à la volonté divine. Il doit faire preuve de force d’âme et de patience devant le destin dicté par Allah – qu’Il soit exalté –  auquel il doit penser en bien (Il doit toujours s’attendre au bien de Sa part). Dans un hadith du Messager d’Allah (BP sur lui)  on trouve : « Comme le croyant est étonnant, car tout pour lui est un bien, et cela n’est vrai que pour le croyant. Si un bien le touche, il remercie (Allah),  et cela est un bien pour lui ; et si un mal le frappe, il est patient, et cela est un bien pour lui. » Dans les deux cas, le croyant est récompensé et augmente en mérite. Dans le cas du malade qui est patient, s’il guérit, il remercie Allah – qu’Il soit exalté –  et lui rend gloire. Et si sa maladie s’aggrave, il doit ne s’attendre qu’à un bien de la part d’Allah. Le hadith qudssî dit : « Je suis pour Mon serviteur ce qu’il croit que je suis. Et Je suis avec lui. Lorsqu’il m’évoque dans son for intérieur, Je l’évoque dans mon for intérieur, et s’il M’évoque en public, Je l’évoquerai devant un public meilleur que le sien. Et s’il se rapproche de Moi d’un empan, Je me rapprocherai de lui d’une coudée. Celui qui se rapproche de Moi d’une coudée, Je me rapprocherai de lui d’une brasse. Et celui qui vient à Moi en marchant, Je vais à sa rencontre en courant. » Qui d’entre nous ne souhaite pas être mentionné par Allah – qu’Il soit exalté –  comme le dit ce hadith ? Dans un autre hadith, Jâber Ibn ‘Abd Allah –qu’Allah soit satisfait de lui – rapporte : « J’ai entendu le Prophète trois (jours) avant sa mort dire : « Surtout que personne d’entre vous ne meure sans escompter le bien d’Allah. » (Muslim 2877).  Ainsi quelles que soient les fautes que l’on a commises durant sa vie, il faut escompter le bien d’Allah comme nous l’a rappelé le Prophète (BP sur lui) juste avant sa mort.  N’oublions pas qu’Allah – qu’Il soit exalté –  a écrit au dessus de Son Trône « Ma miséricorde dépasse Ma colère » et que Sa miséricorde s’étend sur toute chose. Le malade doit donc patienter, accepter, et  escompter le bien d’Allah – qu’Il soit exalté –  jusqu’au dernier instant de sa vie. Il ne doit pas écouter Satan qui va essayer de le conduire à désespérer de la miséricorde divine. Il faut savoir que la miséricorde divine est immense et le premier nom d’Allah – qu’Il soit exalté –  est Le Tout Miséricordieux (Al-Rahmân).

Le malade doit éviter tout ce qui peut le distraire de l’évocation d’Allah – qu’Il soit exalté – comme la télévision, ou autre divertissement qui le détourne de la prière ou de la lecture du Coran. Si quelqu’un a un accident de voiture, sa préoccupation ne doit pas être pour les dommages encourus par la voiture, mais il doit être occupé à l’évocation d’Allah, à Sa glorification, à demander pardon tant qu’il le peut encore. Il arrive souvent qu’on retrouve les victimes d’accidents de voiture l’index pointant vers le haut, signe qu’ils ont prononcé la profession de foi avant de mourir. Chaque instant de notre vie doit donc être consacré à nous préparer à la mort.

Le remboursement des dettes

Le mourant doit s’acquitter de ses dettes et instruire son entourage de ce qu’il doit,  pour que sa famille s’engage à rembourser ses dettes. C’est une question très importante. Dans un hadith, le Messager (BP sur lui)  dit : « Il y a deux types de dette : la dette de celui qui a l’intention de rembourser, et je suis son garant au jour de la résurrection. Et la dette de celui qui meurt alors qu’il n’a pas l’intention de rembourser, alors pas un dinar, ni un dirham. Ils demandèrent quoi après ? Il dit : Les bonnes actions et les mauvaises actions. » (Le créditeur sera remboursé avec les bonnes actions du débiteur, et s’il n’en a pas, le créditeur recevra les mauvaises actions du débiteur) Et dans un autre hadith sur la faillite, Le Prophète (BP sur lui) demanda aux Sahâba ‘compagnons’ : « Savez-vous qui a fait faillite ? Ils répondirent : C’est celui qui n’a ni dirham, ni dinar. Il répliqua : C’est plutôt celui de ma nation qui vient au Jour de la résurrection avec la prière, le jeûne, la zakat, tout en ayant insulté untel, calomnié untel, et s’étant approprié les biens d’untel. Alors on prend ici et là de ses bonnes actions, et lorsque ses bonnes actions sont épuisées, on puise dans leurs mauvaises actions et on les lui donne, et puis il est jeté au feu. » Qu’Allah nous en garde !  Pour se dégager de toute responsabilité, et avoir la conscience tranquille, le malade doit porter par écrit l’état de ses dettes.

Le testament

Le Prophète (BP sur lui) a interdit au croyant qui a de l’argent et des biens à léguer de passer deux nuits sans faire son testament par écrit. Selon les versets qui concernent l’héritage, on ne peut pas faire un testament en faveur d’un membre de sa famille. La part de ses biens dont on peut disposer dans un testament est un tiers de ses biens. Mais ce qui importe véritablement, c’est que tout musulman recommande à sa famille de le laver, l’envelopper dans son linceul et l’enterrer selon la loi divine et la Sunnah du Prophète. Allah – qu’Il soit exalté –  dit dans la sourate Al-‘Imrân (185) : « Quiconque donc est écarté du Feu et introduit au Paradis, a certes réussi. », comme si nos actes nous mènent au Feu, sauf que la miséricorde divine, la foi, la piété, l’excellence, l’islam, font de l’un d’entre nous un habitant du Paradis (dans ce verset Allah dit quiconque est écarté du Feu, et non pas quiconque est écarté du Paradis). Dans un hadith, Le Prophète (BP sur lui) a dit : « Aucun d’entre vous n’entrera au Paradis par ses actions. Ils dirent : Et même pas toi, ô Messager d’Allah ? Il dit : Et même pas moi, à moins qu’ Allah étende sur moi Sa miséricorde. » Aboû Bakr As-Sadîq – qu’Allah soit satisfait de lui – disait : « Je ne me sentirais pas à l’abri des stratagèmes de mon Seigneur, même si j’avais déjà un pied dans le Paradis. » Ainsi, c’est en escomptant toujours le bien d’Allah que l’on peut devenir comme Aboû Bakr ou bien ‘Omar, surnommé  Al-Faroûq  (celui qui distingue le bien du mal) et qui a gagné un palais au Paradis (comme nous l’avons dit plus haut) par son sens de la justice. Ibn Abbâs a dit : « Mentionnez souvent ‘Omar, car mentionner ‘Omar, c’est mentionner la justice, et mentionner la justice, c’est mentionner Allah. » Et un hadith raconte qu’une esclave avait fait serment de battre du tambourin si le Messager (BP sur lui)  était vainqueur. Comme elle avait fait un serment, le Messager (BP sur lui) l’autorisa et elle se mit à battre du tambourin devant lui. Sur ces entrefaites, Abou Bakr, ‘Othmân et ‘Alî arrivèrent. Puis lorsque l’esclave comprit que ’Omar allait arriver, elle dissimula le tambourin en s’asseyant dessus. Le Messager (BP sur lui)  dit alors : « Satan te craint, ‘Omar » Et cela ne veut pas dire que Satan a peur de ‘Omar ou du Messager (BP sur lui), ou bien que l’esclave a plus peur de ’Omar que du Messager (BP sur lui). Mais cela indique que ’Omar était sévère, alors que le Messager (BP sur lui) avait le cœur tendre et la sévérité de ’Omar. Allah – qu’Il soit exalté –  dit au sujet du Prophète : « C’est par quelque miséricorde de la part d’Allah que tu (Muhammad) as été si doux envers eux! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. » (Al -‘Imrâ’n : 159) « Et tu es certes, d’une moralité éminente. » (La plume v.4)

Les devoirs de ceux qui assistent au décès

1. Evoquer Allah – qu’Il soit exalté –  sans cesse devant le mourant.

2. Lui faire réciter la profession de foi (chahâdah). Les opinions des savants diffèrent à ce sujet. Il y en a qui disent qu’il ne faut pas forcer le malade à répéter la chahâdah, mais qu’il faut seulement la lui faire entendre pour qu’il ne se laisse pas aller au désespoir. D’autres disent qu’il faut s’efforcer de la lui faire dire à tout prix. A mon avis, il faut essayer de la lui faire dire au moins une fois, et puis s’il la dit, il faut faire des invocations pour lui.  Un savant arriva auprès d’un mourant et trouva son entourage en train de discuter. Il leur dit : «  Comment se fait-il que vous ne lui faites pas réciter (la chahadah) »? Alors quelqu’un la prononça, et le mourant la répéta. Il faut la dire sans trop insister, une fois, et s’il la répète cela suffit.

3. Il faut réciter le Coran devant le malade, sans insister sur une sourate particulière (le hadith qui dit « Lisez la sourate « Ya Sin » à vos mort » n’est pas un hadith exact). La lecture du Coran a pour but de lui faire souhaiter la rencontre d’Allah, et de l’encourager à l’évocation d’Allah – qu’Il soit exalté : « Ô vous qui croyez! Evoquez Allah d’une façon abondante, et glorifiez-Le à la pointe et au déclin du jour. » (‘Al-‘Ahzab ‘Les coalisés’ : 41, 42, 43) «Leur salutation au jour où ils Le rencontreront sera: «Salām» [paix]» (‘Al-‘Ahzab ‘Les coalisés’ : 44)

4. Mentionner parfois la mort au malade en rappelant que la mort est un retour vers Allah, et encourager le malade à demander pardon. Rappeler l’histoire des hommes pieux qui se sont repentis.

Et pour terminer, Dr. Hedaya  recommande la patience à ceux qui ont un malade. Et Allah suffit à consoler des malheurs, et à donner des successeurs à ceux qui disparaissent, et à perpétrer ce qui n’est plus. Et Lui seul est éternel et ne meurt pas. «  Toute âme goûtera la mort. Mais c’est seulement au Jour de la Résurrection que vous recevrez votre entière rétribution. Quiconque donc est écarté du Feu et introduit au Paradis, a certes réussi.» (Al-‘Imrân : 185)

Questions posées durant l’épisode :

Suite à l’épisode précédent, une dame demande des précisions sur le fait que Le Prophète (BP sur lui) avait recommandé de chercher refuge contre la mort soudaine. Elle ajoute que sa fille de douze ans vint de mourir et elle demande ce qu’elle peut faire pour elle comme aumône.

La recommandation du Prophète de chercher refuge contre la mort soudaine concerne les personnes adultes qui ont commis des fautes. Quant à la fillette elle est au Paradis Insh’Allah, et sa mère doit être résignée et patiente, car Allah a prescrit le Paradis pour ceux qui acceptent avec patience la mort de leurs enfants. Quant aux aumônes à faire pour sa fille, les dons aux orphelins ou autres la feront entrer au Paradis et lui feront supporter avec patience sa perte. Elle aura une maison au Paradis.

L’aumône pour un mort est-elle valable dans le cas où celui-ci n’a pas exprimé l’intention de faire cette aumône quand il était vivant ? Je dépense en charité pour ma mère décédée, alors que celle-ci ne possédait pas d’argent pour faire des aumônes, mais faisait des bonnes actions et  accomplissait tous ses devoirs religieux. Dois-je faire des aumônes pour elle ?

Abou Horayrah –qu’Allah soit satisfait de lui – rapporte que Le Prophète (BP sur lui) a dit : « Lorsqu’ un fils d’Adam meurt, ses œuvres sont interrompues sauf trois : une aumône qui se perpétue, une science utile, ou un fils pieux qui prie pour lui. » (Muslim 1631) Le fils peut aussi bien être le neveu ou le fils d’un parent ou n’importe quelle personne. La science utile est une science qu’a laissée le défunt comme un livre ou autre. Quant à l’aumône qui se perpétue, certains disent qu’elle doit avoir été faite par le défunt pendant sa vie. Mais dans le cas où il ne l’a pas faite de son vivant, la famille peut faire une aumône pour lui, et la preuve est dans le hadith du Prophète qui dit : « Toi et tes biens appartiennent à ton père. ». Mais il vaut mieux essayer de faire des aumônes pendant sa vie. La meilleure chose à faire est sans aucun doute de prier pour le défunt comme c’est indiqué dans le hadith.

Est-il possible de faire le pèlerinage pour un mort, et la récompense lui parvient-elle ?

Il faut s’en remettre à Allah pour cette question qui ne peut être tranchée car l’école malékite diffère des autres écoles sur la validité du pèlerinage par procuration. L’important est que chacun essaie de son mieux de faire des aumônes durant sa vie, et s’il n’en a pas fait, ses descendants peuvent en faire pour lui, mais le principal est l’invocation pour le mort.

 Le musulman vit à la fois dans la crainte et l’espoir. Que dire de cela ?

Nous avons déjà dit que le malade doit ressentir à la fois de la crainte et de l’espoir. Il doit rester en état de pureté (par les ablutions ou le tayammoum), mentionner Allah sans cesse, se repentir de ses fautes et demander pardon. Il doit également s’acquitter de ses dettes et escompter toujours le bien d’Allah. Il doit être résigné, serein, et supporter son sort avec patience. Le Messager (BP sur lui) d’Allah arriva chez un jeune à l’agonie et lui demanda : « Comment vas-tu ? J’ai espoir en la miséricorde de mon Seigneur, mais je redoute les mauvaises actions que j’ai commises. Le Messager d’Allah (BP sur lui)  dit : Si ces deux–là se trouvent ensemble dans le cœur d’un serviteur, alors il est pardonné. » Et dans une autre version : « Si ces deux-là se trouvent ensemble dans le cœur d’un serviteur, Allah le rassure de ce qu’il craint, et lui accorde ce qu’il espère. » Si l’on examine le hadith, on remarque que la réponse du jeune représente l’apogée de la foi et de la pureté. Le jeune n’a pas dit qu’il craignait Allah car il escompte le bien d’Allah. Il a dit en premier qu’il espère la miséricorde de son Seigneur, et puis ensuite il a parlé de sa crainte des mauvaises actions qu’il a accomplies. Et c’est une preuve de la pureté de sa foi en Allah. Nos cœurs doivent être remplis de crainte d’Allah, mais au moment de mourir, il faut escompter le bien d’Allah et se rappeler que Sa miséricorde précède Sa colère. Ainsi l’espoir doit être en Allah – qu’Il soit exalté –, avec la crainte de ses mauvaises actions. Un hadith qudssî rapporte l’histoire d’un juif qui avait demandé à ses enfants d’incinérer son corps après sa mort et de disperser ses cendres partout. En effet il avait commis de nombreux péchés et avait honte de se présenter à Allah. Alors Allah rassembla les cendres de son corps dispersées et lui demanda : «  Qu’est ce qui t’a poussé à faire cela ? » Il répondit : «  La crainte de Toi, ô mon Seigneur ». Alors Il lui pardonna et l’introduisit au Paradis.

Quel est ce hadith qui parle de ceux qui luttent contre Allah ?

Ceux qui luttent contre Allah – qu’Il soit exalté –  par leurs fautes et lorsqu’on les interroge répondent : J’escompte le bien d’Allah. Le Messager (BP sur lui)  dit : « Ils mentent. S’ils escomptaient le bien d’Allah, ils auraient fait le bien. »

Une demande d’éclaircissement quant à la définition de la mort, de la prise de l’âme et comment l’âme sort-elle et une question sur les rêves et les visions :

Nous avons déjà parlé de la différence entre mort et prise de l’âme : « Allah reçoit les âmes au moment de leur mort ainsi que celles qui ne meurent pas au cours de leur sommeil. ». Et nous avons dit que la prise de l’âme est faite par l’Ange de la Mort et que le sommeil est une séparation temporaire. Nous reprendrons en détail ce sujet : Nous avons également dit que toute mort est une prise de l’âme mais pas toute prise de l’âme est une mort.